Lorsque je suis revenue du Conseil d’Administration du Lundi matin, j’ai trouvé Maxine en train de papoter avec Virginie

-Ca c’est la meilleure. J’ai l’impression que tu passes ta vie dans mon bureau. Tu n’as pas de travail ?

-J’ai dit à mon boss que je venais te voir pour notre dossier commun

-Eh bien, figure toi qu’il m’a demandé où j’en étais de ce dossier. Je lui ai répondu que c’était bouclé depuis longtemps.

-Tu n’as pas fait ça

-Tu crois que je vais me gêner. J’occupe l’une des dix postes principaux de cette entreprise. Penses tu un seul instant que je vais mentir pour te défendre alors que tu recommences à faire parler de toi. Je pensais que lorsque je t’ai dit il y a deux mois ma façon de penser que c’était une chose entendue. Ton boss m’a dit que tu bâclais ton travail et que ton comportement gênait tes collègues. Regarde comme tu es habillée la mini et le ventre presque à l’air. On croirait que tu vas en boite et personne n’est obligé de voir ton piercing. Nous sommes dans une banque.

-Mais toi aussi tu en as un

-A l’exception de Virginie et de mon ancienne patronne Agnès personne ne le sais. Maintenant, je vais être sérieuse. Je reviens du Conseil d’Administration qui c’est terminé en évoquant des problèmes divers. Et tu es venue sur le tapis. Le patron s’adressant à moi et sachant l’influence que j’ai sur toi m’a demandé de te calmer et que tu adoptes une autre attitude sinon c’est le licenciement pour faute grave sans indemnités. Je sais que le motif est bidon mais dans l’immédiat tu partirai sans un sou. Il demande que tu prennes exemple, ce que je t’ai déjà dit, sur tes collègues. Il m’a dit qu’il en avait marre de te voir virevolter sur tes talons vertigineux. Regarde Virginie qui trime comme une malade pour élever seule sa fille. Je me suis battue pour qu’elle soit mon assistante et je ne le regrette pas. J’ai plaidé ta cause mais j’ai l’impression que tu n’en fait qu’à ta tête et que ta nouvelle personnalité te monte à la tête. Je ne voulais pas te le dire mais j’ai l’impression que tout ceci à été trop vite et que tu n’as pas le eu le temps de construire ta féminité.

-Tu ne vas pas me faire le discours Simone de Beauvoir

-Hélas, c’est vrai. En deux mois tu es passé de travesti, car c’est le mot qu’il faut employer, à transsexuelle. Désolée, mais tout ça s’apprends. Oui, tu fais illusion en apparence mais lors de l’opération, ils ne t’ont pas changé le cerveau. Encore désolée, dans ta tête tu es encore un homme. Je ne devrai pas te le dire mais ta lettre de licenciement est prévue pour la fin du mois si tu ne changes pas d’attitude. On ne te demande pas de porter le voile intégral ou la burkha, on te demande juste d’être moins excentrique et plus attentive à ton travail. Et pour le badge Florence la réponse est non sauf si tu passe la fin Octobre. Maintenant c’est à toi de décider. Tu sors de mon bureau, je ne veux plus t’y voir. Je donne à Virginie l’autorité de t’en refuser l’accès en mon absence. Je sais que suis dure avec toi. Réalise la chance que tu as de pouvoir conserver ton emploi car il y a un point sur lequel je suis d’accord avec ton père c’est que c’est le trottoir qui t’attends si tu ne change pas.

Je lui ai montré la direction de la porte sous le regard interloqué de Virginie.

-Je t’avais jamais vue comme ça

-Il gâche toutes ses chances et ça m’énerve.

-Il ?

-Oui, parce qu’il ne réagit pas comme nous le ferions. De toute façon, il faut que je me calme car nous avons du travail.

En rentrant chez moi, et le hasard fait souvent bien les choses, je rencontre dans le parking ma voisine chez qui j’avais été en vacances en Guadeloupe.

-Ca fait un moment qu’on ne s’est pas c'est pas croisées. Tu as l’air fatiguée

-J’ai des problèmes au travail.

-Si tu peux te libérer viens nous voir en vacances. Nous partons courant Novembre, tu pourras nous rejoindre pendant une dizaine de jours. Et puis, j’en connais un qui serait content de revoir.

-Faut dire que ce n’a pas été désagréable. Mais dans l’immédiat, je m’intéresse plus au soleil et à la plage. J’ai besoin d’un break. L’invitation est sympa, je vois ça dés demain.

B,